23/09/2019
Robert Harris : L’Indice de la peur
Robert Harris, né en 1957 à Nottingham, est un écrivain, journaliste et producteur de télévision britannique. Il a travaillé pour la BBC, pour l'Observer et le Sunday Times. Depuis 2001, il écrit pour le Daily Telegraph. Robert Harris vit dans un ancien presbytère près de Newbury dans le Berkshire, avec son épouse Gill Hornby, elle-même écrivaine et sœur du romancier à succès Nick Hornby et leurs quatre enfants. Auteur de romans historiques sur la Rome antique et de thrillers comme L’Indice de la peur qui date de 2012.
Alexander Hoffman, un génie de l’informatique viré du CERN suite à une grave dépression, s’est acoquiné avec Hugo Quarry, un riche investisseur, devenu son associé. Ensemble ils ont fondé une société d’investissements dont la particularité et atout majeur réside dans un algorithme particulièrement pointu (le Vixal) mis au point par Alex, basé sur les réactions des hommes face à leurs peurs induisant les sursauts sur les marchés financiers. Ils se font des fortunes, un truc à rendre dingue les Tuniques jaunes. Mais cet algorithme est tellement performant qu’il va finir par s’émanciper de son créateur…
Pour Hoffman les ennuis vont commencer quand il va découvrir que quelqu’un usurpe son identité et agit en son nom, donnant des ordres et des consignes par email à ses subordonnés ou passant des commandes en son nom. Partagé entre incrédulité et crainte d’accès de folie, Hoffman va s’embringuer dans des actions délirantes et mortelles.
Globalement ce n’est pas mal. Ce n’est ni génial, ni un incontournable mais le bouquin m’a gentiment tenu en haleine. Si tout comme moi vous n’êtes pas un spécialiste des bourses, indices de valeurs et autres techniques des traders (bien qu’on nous en parle souvent dans les médias) vous accélérerez la lecture sur certaines passages, quitte à sauter quelques lignes ici ou là, ce n’est pas bien grave pour la compréhension générale.
Par contre vous pourrez apprécier l’idée anxiogène – et déjà développée par d’autres – de l’ordinateur qui se met à vivre sa propre vie, la scène de panique sur les marchés financiers à moins que vous ne préfériez le grand finale, quand le « père » doit se résoudre à tuer son « enfant » dans une apocalypse quasi biblique.
L’écriture est très correcte et détaillée, quelques références érudites mais aussi des digressions non essentielles. On pourrait aussi citer des défauts mais aujourd’hui je ne suis pas d’humeur… Conclusion, un petit roman bien sympathique. Je l’avais trouvé sur un banc, je vais le remettre dans le circuit, dans l’une des boites à livres de ma commune.
« Et le langage – le remplacement de l’objet par des symboles – présente un autre inconvénient de taille pour les humains. Le philosophe grec Epictète en avait déjà conscience il y a deux mille ans, quand il écrivait : « Ce qui trouble les hommes, ce ne sont pas les choses, mais les jugements qu’ils portent sur ces choses. Le langage ouvre les portes de l’imaginaire, et avec lui viennent la rumeur, la panique, la peur. » Les algorithmes, eux, sont dépourvus d’imagination. Ils ne paniquent pas. Et c’est pour cela qu’ils conviennent si parfaitement aux opérations sur les marchés financiers. »
Robert Harris L’Indice de la peur Pocket – 377 pages –
Traduit de l’anglais par Natalie Zimmermann
07:22 Publié dans THRILLERS | Tags : robert harris, nick hornby | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |